Mon regard sur la Spiritualité
- 5 oct.
- 2 min de lecture
Longtemps, ce mot m’était étranger,
incompréhensible, étrange, presque dangereux.
Je l’associais à l’Église, à la religion,
à ses dogmes, ses jugements, ses contradictions.
Sans chercher à le comprendre, sans l’entendre vraiment,
je m’en méfiais.
Je le refusais.
Puis j’ai découvert son origine.
Spiritus : le souffle, la respiration.
Ce courant de vie qui anime l’être,
qui traverse toute chose du monde de la matière.
Un mot simple, essentiel.
Vivre, c’est respirer.
Respirer, c’est un mouvement perpétuel :
expansion… contraction… intervalle…
un entre-deux vivant.
Alors, quelque chose en moi a changé.
Un regard nouveau s’est ouvert :
la spiritualité n’est pas une abstraction insaisissable.
Elle n’est pas une fuite vers des hauteurs perchées.
Elle est élan vital,
qui traverse le corps et nourrit l’âme.
Elle est l’intervalle entre deux respirations,
entre deux mouvements,
là où tout jaillit : pensées, paroles, gestes.
C’est dans ce seuil, cet espace vivant,
que nous trouvons ancre et boussole.
L’ancre nous stabilise dans la réalité.
La boussole nous guide sur le chemin.
Nous vivons pleinement l’expérience humaine,
sans nous perdre dans le flot des événements,
sans nous égarer dans l’abstraction du mental.
De là, le Jeu de la Vie s’invente.
De là, la Vie se joue.
La matière est tissée d’oppositions.
Chaque souffle oscille entre expansion et contraction.
Chaque jour se succède entre lumière et obscurité.
Chaque existence chemine entre naissance et mort.
La Vie se déploie dans cette tension des contraires,
dans ce balancement permanent des polarités.
C’est grâce à l’opposition que le mouvement existe.
C’est dans cet espace entre deux pôles que jaillit la conscience.
La spiritualité ne consiste pas à fuir la dualité.
Elle consiste à l’habiter,
à l’accueillir pleinement,
jusqu’à reconnaître l’unité qui la traverse.
Aujourd’hui, je sais que la vraie spiritualité n’élève pas au-dessus de la terre.
Elle nous y enracine, fermement, solidement.
Elle nous invite à poser les pieds dans le réel, dans le concret.
À accueillir ce qui est,
sans masque, sans jugement,
dans la splendeur de l’instant présent,
au-delà de l’agréable et du désagréable.
Elle nous invite à tourner le regard vers l’intérieur.
À reconnaître nos conditionnements, nos réactions, nos habitudes, nos jugements, nos peurs.
À choisir la voie de l’authenticité,
sans crainte,
sans hésitation.
La spiritualité est quête intérieure,
recherche de sens,
souffle de vie,
présence,
engagement.
Elle est profondeur silencieuse,
qui ramène à l’essentiel :
là où le Ciel et la Terre se rencontrent en Soi.
Vivre.
Respirer.
Sentir.
Ressentir.
Simplement.
Véritablement.
Joyeusement.
Salima, octobre 2025
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