Naître à travers la mort
- 4 nov.
- 3 min de lecture
Il y a des passages de vie qui nous dépouillent de tout, jusqu’à nous faire
renaître autrement.
Je croyais connaître la Vie, jusqu’à ce qu’elle m’enseigne à travers la Mort.
Les deux précédents partages Réconciliation avec la Vie et Réconciliation avec mon
Féminin ont été des étapes cruciales sur mon chemin de conception.
Pour arriver là où j’en suis aujourd’hui, j’ai traversé quatre arrêts de grossesse.
Je n’aime pas le mot fausse couche.
Il n’y avait rien de faux dans ce que j’ai vécu.
Au contraire, c’était intensément vrai, profondément vivant.
Je vois déjà vos yeux s’écarquiller :
« Quoi ? Elle parle de mort, et elle dit que c’est vivant ? »
Oui. Parce que j’ai découvert, dans ma chair, qu’il n’y a rien de plus vivant que la Mort.
Elle n’est pas la fin, elle est un passage.
Comme la naissance, mais vers une autre expérience.
Pendant longtemps, j’ai cru que la mort était synonyme d’horreur, de perte, de néant.
Mes trois premiers arrêts de grossesse ont été terribles.
Je portais la mort en moi et je voulais qu’elle sorte le plus vite possible.
Les médicaments, le curetage, la fuite de ce que je vivais.
Je voulais éviter la douleur, sans savoir que c’était elle qui portait la guérison.
Puis, lors du quatrième arrêt, une amie m’a murmuré :
« Et si tu laissais faire la nature ? »
Ma première réaction fut la peur :
Et si cela m’arrivait n’importe où ?
Mais après en avoir parlé avec Marcelo, nous avons choisi d’attendre.
Et ce fut la meilleure décision.
J’ai compris que la grossesse ne s’arrête pas avec l’annonce du médecin.
L’énergie circule encore, doucement, avant de s’éteindre.
Et dans ce lent processus, il y a de la Vie.
Mon corps et mon âme ont eu le temps d’intégrer, d’accompagner, de comprendre.
Ce fut doux, inattendu, sacré.
J’ai senti le moment où l’énergie s’est arrêtée.
Les contractions ont commencé, discrètes, puis intenses.
Et là, j’ai résisté.
Je ne voulais pas que cela se termine, par peur de perdre.
C’est là que j’ai compris : La douleur, c’est la résistance à ce qui est.
Alors, je me suis accompagnée avec le yoga du son.
Les contractions sont devenues des vagues d’énergie, puissantes, mais non douloureuses.
L’immobilité m’appelait, mais me terrifiait.
D’un coup, j’ai cru mourir, là, dans ma baignoire.
Et j’ai lâché prise : Ok. J’accueille. Même la mort.
Je suis restée dans l’immobilité.
À cet instant, une Détente, une Joie, un Rire.
Et le sang qui s’écoule.
J’avais accepté.
J’avais laissé la Vie suivre son cours.
J’étais traversée par une force immense : le Pouvoir du Féminin.
Mon corps savait. Mon âme savait.
C’était miraculeux.
J’étais plus vivante que jamais.
Les semaines suivantes ont été plus sombres.
La chute, la tristesse, le vide.
Puis la Paix.
Une nouvelle part de moi était née, dévoilée.
Avoir vécu ce processus dans sa totalité m’a permis de guérir plus profondément,
physiquement et émotionnellement.
Depuis ce jour, je n’ai plus peur.
Chaque grossesse, chaque âme venue et repartie, a été un enseignement précieux :
La première m’a appris l’amour, la tendresse, la douceur, l’énergie féminine.
La deuxième m’a révélé les blessures du couple, le manque de présence et d’ouverture.
La troisième m’a offert le courage du positionnement et la transformation du lien dans le couple.
La quatrième a guéri les trois premières. Elle m’a initié à la puissance du Féminin, à la Grâce de la Vie, à la Renaissance de la Mère en moi.
À chacune d’elles, je dis : Merci.
De m’avoir enseigné la Vie à travers la Mort.

✨ Et toi,
qu’as-tu traversé qui t’a fait renaître ?
Prends un moment.
Respire.
Et laisse venir les mots, ceux de ton âme.
Écris, car c’est là que commence la guérison.
Sandrine Da Silva, Octobre 2025





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